Informations sur la Thaïlande. Safarine Tours - Licence TAT n° 14/03149.
2 Mars 2019
Une équipe de chercheurs rattachés à l’Institut Pasteur et au CNRS, s'est penchée sur l’histoire du virus Zika en Thaïlande et a découvert qu’il circulait dans le pays depuis au moins seize ans, sans pour autant occasionner d’épidémie connue.
C’est en 2016 que le grand public occidental a découvert l’existence du virus de Zika, lorsqu'une grave épidémie s’est manifestée en Amérique du Sud et aux Caraïbes. Transmis par le moustique de genre Aedes, cet arbovirus membre de la famille des Flaviviridae est découvert pour la première fois en 1947 chez un singe en Ouganda, est répandu en Afrique, en Amérique centrale, en Amérique du Sud, mais aussi en Asie.
Avec son climat chaud et humide propice aux moustiques, l’Asie du Sud-Est, et notamment la Thaïlande, n’est pas épargnée. Mais depuis quand le virus y a-t-il élu domicile ?
Une nouvelle étude, menée par des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS, en collaboration avec des équipes américaines et l’Institut national de la santé de Thaïlande, remonte justement cette histoire de Zika en Thaïlande. Leurs résultats, publiés ce 28 février 2019 dans la revue The Lancet Infectious Diseases, révèlent que le pays est particulièrement concerné puisque Zika y circule depuis plus d’une quinzaine d’années.
Mais impossible pour les auteurs de savoir exactement quand Zika s’est installé en Thaïlande. Et pour cause : contrairement à l’Amérique du Sud, aucune grande épidémie de Zika n’a jamais été répertoriée en Thaïlande. Impossible aussi pour les chercheurs de savoir si cela représentait une véritable absence du virus dans la région ou si les épidémies n’ont tout simplement pas été détectées jusqu'ici. "C’est une maladie difficile à étudier car la plupart des gens infectés par Zika ne sont pas ou peu malades", explique ainsi Henrik Salje, statisticien et épidémiologiste au sein de l’unité Modélisation mathématique des maladies infectieuses (Institut Pasteur / CNRS). "Même lorsqu'ils tombent malades, les symptômes peuvent facilement être confondus avec ceux d'autres maladies telles que la grippe ou la dengue".
En effet, comme le précise l’Institut Pasteur, "la majorité des personnes infectées par le virus (on estime 70 à 80% des cas) ne développent aucun symptôme". Dans le reste de la population, les symptômes provoqués par le virus Zika sont de type grippal avec une fatigue intense, de la fièvre (pas nécessairement forte), des maux de tête, des douleurs musculaires et articulaires dans les membres. Peuvent s’ajouter à ces symptômes différents types d’éruptions cutanées, une conjonctivite, une douleur derrière les yeux, des troubles digestifs et même des œdèmes aux mains et aux pieds.
"Ces symptômes étant peu spécifiques, et le virus Zika se trouvant dans les mêmes régions que ceux de la dengue et du chikungunya, rendent difficile le diagnostic exact", note l’Institut Pasteur.
En d’autres termes : les épidémies de Zika ont pu rester silencieuses en Thaïlande. Or, cela n’est pas sans conséquences. "Les deux principaux problèmes avec ce virus est qu’il peut entraîner des complications neurologiques, de type syndrome de Guillain-Barré [1], ou de graves anomalies du développement cérébral chez le fœtus [2]. Pour ces raisons, il est indispensable d’avoir un bon système de surveillance."
Comment alors "pister" le virus Zika s’il n’est pas détecté ? Les chercheurs de l’étude ont décidé de s’appuyer sur le réseau de surveillance de la Thaïlande, mis en place par le gouvernement en 2016 alors que l’Organisation mondiale de la santé faisait de l’épidémie de Zika une "urgence de santé publique de portée internationale". Suite à un appel du gouvernement thaïlandais aux hôpitaux du pays, mille-sept-cent-dix-sept échantillons d’urine, de sang et de plasma ont été récoltés en l’espace de deux ans auprès de patients présentant des symptômes susceptibles d’être associés à Zika, tels que des symptômes grippaux.
Trois-cent-soixante-huit se sont avérés infectés par Zika, ce qui a permis aux chercheurs de commencer leurs investigations. Ils ont alors constaté que toutes les catégories d’âge de la population étaient touchées, mais aussi que le virus se trouvait "dans toute la Thaïlande". "C’est très étonnant car en Amérique du Sud, le virus Zika a tendance à disparaître à la suite des flambées épidémiques et non à avoir une circulation généralisée, au long cours", note Henrik Salje.
Autre différence notable avec l’Afrique du Sud : les virus circulant en Thaïlande sont génétiquement très différents les uns des autres et leur ancêtre semble être apparu dans le pays en 2002. "En Amérique du Sud, les virus sont très proches les uns des autres. On est sûr qu’il n’y en avait pas avant 2013 en Amérique du Sud et, que le virus a maintenant totalement disparu. En Thaïlande, si on examine les informations génétiques, on constate que le virus circule depuis au moins seize ans, probablement depuis plus longtemps encore."
Comment expliquer que le virus soit présent depuis si longtemps en Thaïlande ? Les auteurs avancent plusieurs hypothèses. La première consisterait à penser que le virus Zika, et sa transmissibilité, ont été modifiés durant sa migration vers l’Amérique du Sud. Une autre hypothèse pencherait vers une immunité croisée avec les virus circulants de la dengue, c’est-à-dire que les personnes immunisées contre la dengue, seraient, à certaines périodes, également immunisées contre Zika. "Cette publication soulève de nombreuses questions. Et aujourd'hui, on ne sait pas pourquoi il y a une telle différence. Mais l’une des choses à retenir, c’est qu’il est nécessaire d’avoir des systèmes de surveillance de Zika sur le long terme même s’il n’y a aucune manifestation visible de son activité", conclut Henrik Salje.
Il n'y a ni vaccin disponible ni traitement spécifique contre le virus Zika. On peut diminuer le risque d'infection en se protégeant efficacement contre les piqûres de moustiques la journée et en début de soirée : porter des habits clairs et longs imprégnés d'insecticides, appliquer des répulsifs à base de DEET (Lire notre article : Moustiques : les répulsifs)sur les parties découvertes du corps (nuque, mains, chevilles), choisir un logement climatisé ou protégé par des grilles anti-moustiques aux portes et fenêtres et utiliser une moustiquaire.
Source : Institut Pasteur / CNRS
Lire aussi :
- Moustiques : Les répulsifs
- Le point sur le chikungunya
- Vaccin et conseils sanitaires
[1]
Le syndrome de Guillain-Barré est une atteinte des nerfs périphériques. Il survient souvent après une infection et se caractérise par une faiblesse (transmission nerveuse plus lente), voire une paralysie progressive. Il s'agit de l'atteinte inflammatoire (démyélinisation) des racines rachidiennes et des nerfs. Le processus inflammatoire semble d'origine immuno-allergique et déclenché par une agression virale. Les troubles neurologiques restent stables dix à quinze jours puis la régression se fait sur quelques semaines ou quelques mois. Les séquelles sont exceptionnelles sauf l'aréflexie qui peut persister longtemps. Dans l'ensemble, le pronostic est bon et la guérison spontanée survient en quelques jours. Une abolition permanente des réflexes ostéotendineux reste souvent à titre de séquelle. Cependant, certaines formes sont plus graves. La paralysie des muscles respiratoires et celle des muscles de la déglutition représente le danger principal. Des troubles neurovégétatifs peuvent toujours survenir et imposent la surveillance en milieu hospitalier. Des soins intensifs peuvent en effet s'avérer nécessaires.
Le syndrome de Guillain-Barré nécessite une hospitalisation immédiate afin de traiter la maladie le plus rapidement possible, avant que les lésions des nerfs ne soient trop importantes.
[2]
Après que le virus ait commencé à se propager dans le nord-est du Brésil, les médecins du pays ont constaté une augmentation spectaculaire du nombre de bébés nés avec une microcéphalie. Beaucoup de mères ont déclaré avoir des symptômes compatibles avec l'infection à Zika au cours de leur grossesse. Mais il a été difficile de prouver un lien entre le virus et les anomalies congénitales, car les analyses de sang pour le virus Zika ne sont précises que pendant environ une semaine après l’infection.
En infectant le fœtus in utero, le virus Zika envoie des signaux encourageant les cellules neuronales à se suicider. C'est ce qu'une équipe internationale de chercheurs, réunis au sein du consortium européen ZIKAlliance (coordonné par l'Inserm) a identifié, alors que le mécanisme entraînant la microcéphalie après infection par Zika était jusqu'alors méconnu. Bien que l'infection entraîne souvent chez l'adulte des symptômes bénins (fièvre, éruption cutanée), elle peut passer de la mère à son fœtus et provoquer des microcéphalies, malformation congénitale du cerveau irréversible caractérisée par un développement incomplet du cortex cérébral.
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