12 Juillet 2017
Cette article a été publié sur notre page Facebook
Une information concernant les éléphants en Thaïlande fait le buzz sur le Web
Le groupe londonien World Animal Protection a étudié le sort de près de 3 000 éléphants utilisés pour divertir les touristes dans six pays asiatiques, principalement en Thaïlande.
"Les trois quarts des éléphants qui offrent des promenades aux touristes en Thaïlande sont maltraités. Pour ces 75% , les animaux seraient enchaînés avec des chaines trop courtes nuit et jour quand ils ne travaillent pas, leur alimentation et leurs soins vétérinaires seraient inadéquats, et ils seraient soumis à un entraînement impitoyable qui casse leur volonté (…) pour qu’ils acceptent ensuite d’offrir des balades ou des numéros".
Le groupe veut "éveiller la conscience" des touristes et des agences de voyages. Cent soixante d’entre elles auraient déjà accepté de ne plus encourager les endroits où sont offerts des balades et des numéros d’éléphants.
Tout d'abord il faut dénoncer la manipulation que font les media en falsifiant l'information. Un exemple : le rapport évoque le fait que certains pachydermes sont enchaînés avec des chaînes TROP COURTES. Ce détail est omis la plupart du temps. Les animaux peuvent être enchaînés avec des chaines longues, quand c'est indispensable à leur sécurité et celle du voisinage, sans que cela constitue un mauvais traitement.
Beaucoup incitent, à partir de ce document, au boycott total des camps traditionnels qui hébergent les trois quarts des éléphants du circuit touristique. Ce genre d'appel est le fait de personnes immatures qui ne prennent pas en compte la réalité des éléphants vivant actuellement dans ces camps. Le boycott de ces camps, aujourd'hui, ce serait en fait condamner les éléphants domestiques à la disparition à brève échéance.
Depuis plus de dix ans Safarine lutte en compagnies d'autres opérateurs locaux, de plus en plus nombreux, et SUR LE TERRAIN, pour l'amélioration des conditions de vie et de travail des éléphants. Dans la province de Kanchanaburi des améliorations considérables ont été réalisées.
Jusqu'en 2016, Safarine utilisait les services des camps traditionnels qui répondaient à ses exigences et offraient les meilleurs conditions de vie possible au animaux et aux hommes. Ce qui concrètement l'a conduit parfois à passer d'un camp ne respectant plus ou mal ses exigences à un autre plus éthique. Safarine a ainsi contribué, modestement, à la survie de dizaines d'animaux ainsi qu'à l'amélioration de leurs conditions de travail. Safarine a aussi, par la même contribué à la vie de dizaines de travailleurs et de leurs familles.
Depuis un an, Safarine utilise uniquement les services des camps éthiques de la province, qui proposent ou non des balades (toujours à cru) : le plus ancien Ganeshapark animé par François Collier, un pionner de la lutte pour le bien-être des éléphants, Elephant’s World, animé depuis 2008, par le Dr Samart Prasitthiphol, enfin le plus récent Elephant Haven créé sous l'impulsion de ENP, animé par Lek Chailaert, l'activiste thaïlandaise bien connue et très médiatisée.
Voir l'article Safarine et les camps d'éléphants :
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De nombreuses commentaires ont été faits. Nous avons du apporter des précisions au interrogations de certains amis des éléphants, nous en reprenons quelques extraits :
Les éléphants domestiques:
Les éléphants domestiques, comme leur nom l'indique, ne sont pas des animaux sauvages. Comme les chevaux, les buffles, les cochons, les chats, les chiens... Leur habitat naturel, est celui de l'homme depuis des millénaires.
C’est qu’avec l’invention de l’agriculture, 6 000 ans avant notre J-C, que l'éléphant aurait été domestiqué, pour ses capacités physiques exceptionnelles, son intelligence qui lui permet d’exécuter des ordres comportant plusieurs actions successives. Transport, traction de matériaux ou labourage des champs ont été facilités par cet animal qui allie force et intelligence,
Appel au boycott :
Boycotter les camps d'éléphants c'est condamner les éléphants qui y travaillent.
La réalité sur le terrain montre le contraire en fréquentant ses camps et en refusant les activités qui leur sont nuisibles ont fait évoluer les camps. Ainsi le pire des camps de Kanchanaburi est devenu l'un des meilleurs au niveau éthique.
Si les touristes n'avait pas payé, quand l'exploitation de la forêt a été interdite, il n'y aurait pas les 3000 éléphants domestiques rescapés des centaines de milliers du siècle dernier.
Au début du XXe siècle, les éléphants domestiques d’Asie comptaient encore plus de 100 000 individus en Thaïlande. Aujourd'hui on estime ce nombre à 3 000. C'est le sort de tous les animaux domestiques lorsque l'homme n'en a plus l'usage. En France c'est l'hypophagie qui a permis de sauver les chevaux de trait, passé de 15 000 000 d'individus à 150 000 en un siècle, leur nombre à chuté à 30 000, lorsque la consommation de viande de cheval a fortement diminué, aujourd'hui des mesures de préservations coûteuses ont permis de de revenir à 100 000 individus.
En Ariège les mesures de protection des ours domestiques et l'interdiction des "montreurs d'ours" ont abouti à leurs quasi disparition. Il a fallu importer des ours de Slovénie pour essayer de les réintroduire.
La défense des animaux doit être responsable et non pas immature, sans quoi les résultats des actions aboutissent au contraire des buts visés et, au final, ne font que donner bonne conscience à leurs auteurs: il est plus facile de signer une pétition condamnant à la disparition les éléphants que de mettre la main au portefeuille et contribuer à l'entretien d'un animal qui mange 120 kg de nourriture par jour (ce n'est pas une leçon de morale, juste un constat).
Les sanctuaires et les camps éthiques
Les sanctuaires qui fonctionnent bien ne sont pas bénévoles. Les éléphants coûtent chers, les hommes qui s'en occupent également. Beaucoup de "bénévoles" ne sont que des touristes qui achètent le plaisir de vivre quelques instants près de ces magnifiques animaux en payant très cher des "stages" qui leur donnent bonne conscience et c'est très bien, car ainsi les éléphants en bénéficient.
Il existe de plus en plus un tourisme éthique, mais ce tourisme reste du tourisme. Les organismes "sans but lucratif" font payer cher les "bénévoles" la plupart du temps habités par un sentiment de culpabilité des hommes et un désir de rachat. Certains organisme sont devenus des pompe à finances et des dérives, des détournements viennent ternir leur actions humanitaires.
Combien de personnes sincères ont marché dans l'escroquerie des moines du Temple des Tigres ? Combien croient encore à une histoire inventée de toute pièce ? combien refusent l'évidence car ils ne peuvent accepter d'avoir été trompés ?
Que faire ? Notre avis.
- Il faut arrêter les balades avec des nacelles métalliques. La monte à cru pour de courte durée, les baignades et les jeux aquatiques ne présentent pas d'inconvénient pour le bien-être de l'éléphant.
- Il faut arrêter d'assister aux numéros de cirque, comme la peinture
- Il faudrait arrêter de donner des biberons de lait aux éléphanteaux séparés de leur mère et affamés... Moi je ne peux pas, je ne peux pas laisser souffrir un jeune animal qui a faim et qui me regarde dans les yeux.
- Les éléphants domestiques n'ont jamais connu la forêt, ils sont nés et ont grandi au milieu des hommes.
- L'idéal serait de les laisser vivre sans chaîne dans des parcs.
Ce n'est pas toujours possible, des chaines longues peuvent être utilisées pour la sécurité des animaux et des hommes. C'est un moindre mal. Les chaines courtes et l'enfermement dans un espace restreint doivent être condamnés fermement pour tous les animaux domestiques, y compris ceux qu'on mange...
- Les touristes veulent approcher, toucher, jouer avec les éléphants . Ils ne veulent pas les regarder de loin, ils en veulent pour leur argent. Cet argent les éléphants (et leur gardiens) en ont besoin pour vivre.
Les propriétaires de camps seraient les premiers à aller dans ce sens si le revenu assuré était égal à celui fourni par les activités traditionnelles. Il n'en est pas ainsi.
Les éléphants sont des animaux très intelligents et sensibles, ils aiment jouer, ils ne refusent pas le contact des hommes auquel ils sont habitués, ni des activités ludiques. Quand on les approche on éprouve le sentiment qu'ils ont du plaisir à la présence humaine.
La relation qui relie le mahout à un éléphant est très forte et clairement perceptible, c'est une relation de confiance d'amitié. Ce n'est en aucun cas de la peur. La vie même du mahout en dépend.
La protection et la préservation des éléphants domestiques est concrète elle n'est pas seulement une vue de l'esprit.